Votre fécondité est quasiment nulle dans les premières semaines qui suivent l’accouchement. Les hormones sécrétées par le placenta ont bloqué le fonctionnement des ovaires pendant les mois de la grossesse, vous évitant d’avoir des règles. Mais dès cet effet inhibiteur levé, l’ovaire va se remettre à fonctionner, et une ovulation sera suivie 15 jours plus tard de l’apparition des règles.
L’allaitement retarde la mise en route de l’ovaire, mais ne bloque pas à coup sûr son fonctionnement.
Autrement dit, allaitement ou pas, la possibilité d’être à nouveau enceinte existe peu de temps après la naissance.
Vous connaissez sûrement autour de vous quelqu’un qui a des enfants ayant 10 mois d’écart. Si vous voulez éviter cette situation, il faut envisager une méthode contraceptive.
Les méthodes locales
J’entends souvent dire : « De toute façon, nous n’aurons pas beaucoup de rapports sexuels pendant cette période et nous ferons attention. » Mais n’oubliez pas que votre retour de couches survient parfois 2 ou 3 mois après l’accouchement. L’ovulation qui précède le retour de couches passe alors inaperçue et peut être fécondante.
Si vous avez décidé d’utiliser une méthode locale et de « faire attention », cela signifie en pratique : préservatifs masculins, contraception féminine locale ou interruption de l’acte sexuel. Vous devez donc accepter de vous plier aux petites contraintes de cette contraception pendant toute cette période.
Les spermicides
L’efficacité des spermicides dépend de leur bonne utilisation. Trois types de présentation existent : crème, ovules, éponges.
Pour qu’ils soient efficaces, vous devez les placer au moins 10 minutes avant le rapport sexuel et ne pas faire de toilette savonnée 2 heures avant la pose (votre partenaire également) et 2 heures après le rapport, car le savon détruit l’action des spermicides.
En ce qui concerne les crèmes et les ovules, il convient en cas de rapports répétés de placer une nouvelle dose dans le vagin.
L’éponge spermicide, elle, a une efficacité de 24 heures. Passé ce délai, elle doit être enlevée.
Ces spermicides sont en vente libre en pharmacie et non remboursés par la Sécurité sociale.
Le diaphragme
La contraception par diaphragme est inadaptée à cette période car la taille du vagin est modifiée. De plus, le diaphragme pourrait gêner l’écoulement des lochies et favoriser une infection.
La pilule
Certains types de pilules peuvent être prescrits immédiatement après l’accouchement. Ce sont habituellement des micro-pilules, c’est- à-dire des pilules progestatives faiblement dosées. Elles sont compatibles avec la poursuite de l’allaitement car elles n’en altèrent pas la qualité. Le taux d’hormones qui passe dans le lait est minime et sans conséquence pour le bébé.
Les micro-pilules constituent un excellent mode de contraception jusqu’au retour de couches. Elles peuvent entraîner quelques saignements peu importants. Pour qu’elles soient efficaces, il est impératif de les prendre à heure fixe.
Si vous n’allaitez pas, une pilule normalement dosée peut vous être prescrite. Mais, afin d’éviter tout risque de phlébite, ce type de pilule est prescrit 3 semaines au moins après l’accouchement, c’est-à-dire à la fin de la période des lochies.
On peut également utiliser les hormones par voie injectable (progestérone intramusculaire) qui bloquent l’ovulation pendant 3 mois. Peu utilisée chez nous, cette méthode l’est largement dans les pays en voie de développement où la prise de pilule quotidienne est moins facilement respectée.
C’est donc au moment de la consultation post-natale qu’il vous sera possible de poursuivre ou de choisir à nouveau une méthode de contraception durable, et adaptée à votre personnalité. Vous allez vous retrouver devant le dilemme habituel : ou bien vous astreindre à une prise orale quotidienne (qui sous-entend une régularité parfaite, sans oubli) ou bien accepter le principe d’une pose de stérilet.
Le stérilet
Le stérilet peut être posé lorsque l’utérus a repris sa forme, habituellement après le retour de couches ou le premier cycle suivant. Posé trop tôt, il risquerait d’être expulsé par les contractions de l’utérus qui revient à la normale ; en outre, le risque infectieux n’est pas nul.
Autant les gynécologues répugnent à poser un stérilet chez une femme n’ayant jamais été enceinte, autant ils conseillent ce type de contraception chez la jeune mère, en dehors de certaines contre- indications. Vous venez de faire la preuve de votre fécondité, votre utérus a déjà bien fonctionné, vous pouvez sans problème envisager ce moyen de contraception.
La pose du stérilet, souvent appréhendée, prend 30 secondes et n’est pas douloureuse, si vous êtes détendue et en confiance.
Une fois le stérilet en place, vous constaterez qu’on a tendance à oublier son existence. Effectivement, vous pouvez ne plus y penser. Il faut cependant faire vérifier sa position chaque année; au bout de 2 à 3 ans (selon les stérilets), et si vous n’envisagez pas une autre grossesse, votre gynécologue procédera à son remplacement. C’est un très bon moyen contraceptif, maintenant que vous êtes mère, bien que légèrement moins efficace que la pilule prise sans faille. Cependant certaines femmes acceptent mal l’idée d’un corps étranger en elles. Si vous devez prendre des anti-inflammatoires ou de l’aspirine durant la période de l’ovulation, il vous faudra recourir en plus à une contraception locale pendant la durée du traitement, car ces substances diminuent l’efficacité du stérilet.
Avec un tampax vous devrez être changé toutes les 4 à 8 heures, n’attends jamais plus de huit heures pour le changer.